Albert Clarac

Le Docteur Claude Marie PAOLI (branche Desrivaux), arrière petite fille d’Albert CLARAC, nous retrace ici sa vie.

Le parcours de jeunesse… 1854-1878

Albert, fils de Gustave CLARAC et de Virginie JAHAM DESRIVAUX et petit fils d’Adrien JAHAM DESRIVAUX et de Marguerite FOSSE, est le cinquième d’une fratrie de neuf enfants.

Il avait quatre frères, quatre sœurs et trente cinq cousin(e)s germain(e)s.

Albert CLARAC est né le 13 janvier 1854 à Fort de France, Martinique…. Classes primaires et secondaires à Fort de France et à Saint Pierre, puis il obtient à 19 ans un bac ès-lettres à Bordeaux, après quelques mois passés dans une boite à bachot à Miramont dans les Landes.

Sans orientation précise, il se rend au Taou près de Brest chez sa cousine germaine Madame Louis LUCAS née Louisa JAHAM DESRIVAUX, fille de Louis et de Clorinde JAHAM de COURCILLY (la mère du peintre DESIRE LUCAS-voir BAKOUA n° 16 de mai 2006). C’est là qu’il rencontre le Docteur Désiré LUCAS, médecin principal de la Marine Nationale (4 galons), oncle du « futur » peintre et beau-frère de Louisa.

C’est sur son conseil qu’il décide de suivre le cursus médical et, avec son aide passera brillament les différents étapes : après un baccalauréat ès-sciences restreint, une première année de médecine préparée en deux mois, il entre à vingt ans en deuxième année à l’École du Service de Santé de la Marine de Brest en août 1874.

Décembre 1876, il embarque comme aide-médecin de la Marine sur le « Tage », un des derniers navires à voile de la marine en bois, avec 1.100 passagers. De Cherbourg à Brest, en 11 mois, en passant par les deux caps, c’est un tour du Monde d’Est en Ouest.

Ce voyage va le marquer profondément et décider de l’orientation de sa future carrière. Il gardera en effet un très mauvais souvenir de ce voyage « inconfortable », de ses nausées, des tempêtes et de son ennui interminable parfois, qui le détournera à jamais d’une carrière sur les navires de l’État pour « décider de ne servir qu’aux colonies …»

Débarqué à Brest en octobre 1877, il est affecté à l’hôpital maritime où il prépare ses examens de doctorat en médecine. D’un caractère opiniâtre et lucide, il réussit bien placé ses examens théoriques et pratiques, ce qui lui permit de choisir la Martinique comme première affectation avec le grade de Médecin de 2 ème classe de la Marine.

La Martinique pour deux ans…Décembre 1878-Février 1881

Albert CLARAC à son bureau à l’Hôpital de Fort de France

Albert CLARAC à son bureau à l’Hôpital de Fort de France

A l’Hôpital Militaire de Fort de France, Albert CLARAC est « prévôt de salle » et « secrétaire » du Conseil de Santé. Il apprécie son patron, le Médecin en chef de la Marine, Jules LANGELLIER-BELLEVUE (°1822 à Saint Pierre, fils de Pierre et de Marie Hélène de BERNARD de FEISSAL), maître « très doctoral dans son langage », surnommé « Don Magnifico ».

Leurs activités chirurgicales sont alimentées par les nombreux duels politiques qui agitent alors la colonie. Clarac est très vite remarqué par ses supérieurs et apprécié pour son dévouement, son sens de l’organisation et ses capacités techniques opératoires.
Son efficacité pendant les épidémies de fièvre typhoïde et de fièvre jaune en 1880 lui valent notamment un témoignage de satisfaction du Ministre de la Marine.

Le 24 avril 1880, il épouse Alice GRIHAULT des FONTAINES (°1860-+1925), fille de Pierre Emmanuel et d’Hermance de JORNA de la CALLE, créole de la Martinique comme lui.
Ce mariage fut l’occasion de développer son sens de l’honneur, des responsabilités et sa motivation pour le travail, car à 26 ans il devint le tuteur des quatre frères et sœurs de son épouse, comme elle tous jeunes orphelins. Ils furent vraiment très heureux ensemble.

Ils eurent six enfants : Jeanne (Mme HESLING °1882 +1938), Gustave (°1885 +1917), Gabrielle (°1887 +1915), Manon (Mme FOISSAC °1889 +1984), Yvonne (Mme le DENTU °1890 +1972), Marie-Thérèse (Mme MEDAN °1896 +1927).

En 1881, un court séjour en Métropole, lui permet de soutenir à Paris sa thèse de doctorat en médecine avec pour titre « Essai sur l’étiologie et la pathogénie de l’éléphantiasis chez l’arabe », et, la même année, il est gradé médecin de première classe de la Marine (3 galons) au concours de Brest.

Il faut savoir que, dans le corps de Santé de la Marine, on n’avançait que par concours, jusqu’au grade de Médecin de 1 ère classe (3 galons) inclusivement.

Pour avancer dans la « carrière », il fallait donc, outre le doctorat en médecine (six années d’études en faculté), « bûcher » ferme et passer des concours, si l’on ne voulait pas rester en route.

La Guyane pour deux ans …1882-1884

 

Brillamment noté, sa demande de poste en Guyane est acceptée. Il a un service médical et chirurgical au pénitencier de Saint Laurent du Maroni, puis à l’Ile Royale.

Durant ce séjour il travaille de façon assidue sur les cadavres pour préparer le professorat des Écoles de Médecine Navale, dans la « ligne chirurgicale ».

Les îles du Salut sont un groupe de trois îles, plutôt de grands îlots ! L’Ile Royale était le centre du pénitencier où étaient internées les fortes têtes et où se trouvait un hôpital tenu par des sœurs.

A l’Ile Saint Joseph on mettait les incorrigibles, les réclusionnaires et les condamnés trop âgés pour être astreints à un travail quelconque. Ce sont ceux-là que l’on appelait irrévérencieusement les « sénateurs » et qu’Albert CLARAC opérait presque tous de la cataracte. Enfin l’Ile du Diable était inhabitée en ce temps-là.

Rentré en Europe,

 

Il est appelé à l’hôpital de Lorient qui manque de médecins. Le travail est intense et il ne peut trouver le temps de préparer sérieusement le concours de professorat et doit donc renoncer à son projet.

 

Retour à la Martinique …1886-1889

 

Heureusement cette petite déception est effacée par une deuxième affectation à la Martinique, à Saint Pierre de 1886 à 1889.

Après ce séjour dans son île natale, il passe deux ans à l’hôpital de Cherbourg où il est noté « intelligent, instruit, très travailleur, un de nos chirurgiens les plus distingués ».

A cette époque il y a un fait historique important qui va transformer, à partir de 1890, les services militaires médicaux en Métropole et aux colonies. Jusqu’alors ces services dépendaient du Corps de Santé de la Marine et du Service de Santé des ports militaires.

 

Du fait du développement des colonies un sous-secrétariat d’État des Colonies est créé et, parallèlement, un nouveau Service de Santé militaire des colonies. Albert CLARAC est ainsi admis dans ce nouveau corps avec le titre de médecin principal de deuxième classe, un avancement qui lui fait gagner un an par rapport à l’ancien système.

 

La Martinique à nouveau …1890-1894

 

C’est alors une troisième affectation à la Martinique, le voici Directeur du Service de Santé par intérim à l’hôpital militaire de Fort de France (depuis 1946 baptisé « Hôpital Clarac »), puis médecin-chef de l’hôpital de Saint Pierre.

Pendant ce séjour, il est principalement absorbé par son service de chirurgie. Il publie plusieurs cas d’abcès du foie dans les « Archives de Médecine Navale et Coloniale » en novembre 1892.

Cela paraît « simplissime » aujourd’hui de constater qu’Albert CLARAC défendait alors l’incision large et le drainage précoce de l’abcès avec une anesthésie au chloroforme, plutôt que d’attendre, comme cela se faisait à l’époque, l’exode aléatoire du pus ou la pratique des ponctions répétitives et inutiles.

 

Le Sénégal …1894-1896

 

Après la Martinique, direction le Sénégal où nous le retrouvons chef du Service de Santé de la 2 ème circonscription à Dakar et quelque temps médecin par intérim à Saint Louis.

A Dakar, c’est le paludisme qui retient son attention et est l’objet de ses notes épidémiologiques et cliniques qui paraissent dans les « Annexes d’Hygiène Coloniale » de janvier 1898.

A la fin de ce séjour au Sénégal, il a la tristesse de recevoir les blessés ou les corps des colonnes Monteil et Bonnier qui ont échoué dans leurs expéditions au Tchad et à Tombouctou.

 

Le Ministère à Paris …1897

 

Le Docteur Clarac en uniforme

Le médecin général  Albert CLARAC

Pendant un an environ, en 1897, il est à Paris au Ministère de la Marine en qualité de membre du Conseil de Santé et membre de la Commission des Marchés au Pavillon de Flore où est installé le Ministère des Colonies.

Il n’apprécie pas trop cette impression d’avoir une activité réduite, de mener comme il dit « une vie de bureaucrate sans être accablé de besogne », mais peut ainsi passer souvent au Musée du Louvre voisin …

Retour vers les Antilles et la Guyane …1898-1900

Lors de ce second séjour en Guyane, rien de particulier si ce n’est la présence de DREYFUS à l’Ile du Diable de 1895 à 1899 et un épisode très douloureux.

Un matin il converse très chaleureusement avec son jeune collaborateur le Docteur AQUARONE. Quelques minutes après, ce jeune médecin de 24 ans est assassiné froidement par un forçat, pour une raison futile de refus de changement de salle.

La lèpre le préoccupe car elle se propage à Cayenne et il a toutes les difficultés du monde à faire admettre la contagiosité de cette maladie par contact inter-humain, par le linge dans les blanchisseries ou par le prêt de livres de la bibliothèque publique .

La plupart des Guyanais sont convaincus que cette maladie est due au « mauvais sort » et l’attribue souvent aux sorciers.

 

De nouveau Paris et le Ministère …1900-1901

 

Pendant ce passage à Paris au Ministère, 1901 est l’année charnière pour les médecins des Colonies qui deviennent médecins du Corps de Santé des Troupes coloniales nouvellement créé. Albert CLARAC est nommé Médecin principal de 2 ème classe le 11 juin, mais avec effet rétroactif au 20 novembre 1896.

Il souhaite « aller servir à Madagascar sous les ordres du Gouverneur Général GALLIENI ». Cette affectation lui est accordée pour deux ans.

 

Madagascar …1902-1904

 

Il quitte la Métropole en avril 1902. Le voyage dure un mois pendant lequel il apprend, lors de l’escale à Mahé aux Seychelles, la destruction de Saint Pierre lors de l’éruption de la Montagne Pelée le 8 mai 1902.

Cette catastrophe le touche profondément car beaucoup de ses parents, amis et compatriotes disparurent ce jour-là.

Le 26 juin 1902, il est promu médecin principal de 1 ère classe (4 galons). Il est Directeur Général de l’Hygiène et de l’Assistance Médicale indigène dont le but principal est la diminution de la mortalité effroyable dans l’île et dont l’un des principaux organismes est l’École de Médecine Malgache créée par le Général Joseph GALLIENI.

Il organise aussi le service médical des chantiers de la voie ferrée Tamatave-Tananarive.

Enfin en 1902, il doit faire face à une épidémie de peste à Majunga qu’il faut circonscrire et éteindre.

Durant son séjour malgache, il publie dans les « Annexes d’Hygiène Coloniale » diverses études sur la variole en signalant notamment la responsabilité des rites funéraires dans la propagation des épidémies. Il visait là en particulier, la dangereuse coutume de déterrer les morts pour un deuxième rituel d’inhumation.

 

Retour en Métropole …1904-1911

 

Le 14 décembre 1904, il est nommé Directeur du Service de Santé du corps d’armée des troupes coloniales que commande le général ARCHINARD.

Il inspecte alors les nombreux régiments coloniaux en garnison à Paris et dans les ports où il a servi comme médecin de la Marine (Lorient, Brest, Cherbourg), tout en s’initiant, dit-il, aux services divers des armées et complétant son éducation : on observe là son désir infini de connaissances et de progrès personnel… et cette modestie qui le poussait à chercher toujours plus loin ses limites.

Le 3 juillet 1906, Albert CLARAC est désigné pour être à la Direction de l’École d’Application du Service de Santé du Pharo, créée par décret du 3 octobre 1905.

Marseille, port de débarquement de la majorité des coloniaux fut choisie pour accueillir cette École d’Application destinée à compléter les enseignements théoriques donnés à Bordeaux et à Lyon.

Revenons un peu en arrière… après la défaite de 1870 et la perte de l’École impériale du Service de Santé Militaire de Strasbourg, les médecins militaires furent recrutés parmi les étudiants civils et formés à l’École d’Application du Val de Grâce ouverte en 1872.

Mais le Ministère de la Guerre imposa la création d’une école spécifique pour les praticiens militaires et Lyon devint en 1889 le siège de cette école du Service de Santé Militaire.

Au Pharo, Albert CLARAC établit les règlements intérieurs de l’École et les programmes de stages dont l’objectif premier était « d’éviter aux futurs médecins d’avoir à subir les inquiétudes de l’isolement en brousse ».

Les stagiaires sortaient de l’École « plein d’enthousiasme » car mieux préparés à affronter les difficultés rencontrées en brousse.

C’est avec courage qu’ils acceptaient alors les missions, souvent dangereuses, qui consistaient, entre autres, à étudier des maladies tropicales inconnues ou à populariser l’hygiène à une époque où celle-ci était encore à peu près ignorée en Europe.

Dès octobre 1906, l’École est opérationnelle et les résultats des examens pleinement satisfaisants en fin d’année. Les professeurs sont des officiers devenus pédagogues par la force des choses. On compte parmi eux, entre autres :

  • Paul-Louis SIMOND, sous-directeur et professeur de bactériologie, d’hygiène et d’épidémiologie. C’est lui qui avait démontré le rôle des puces du rat dans la transmission de la peste en 1898.
  • METIN enseigne la pathologie exotique
  • CLOUARD chargé de la chirurgie d’armée.
  • RIGOLLET a en charge l’anatomie et la médecine opératoire.
  • FERAUD la toxico-chimie et la pharmacie
  • Et enfin REBOUL enseigne l’administration du service de santé et la médecine légale.

Formation éminemment pratique et formation éthique, les officiers-élèves acceptent de différer ainsi leur départ pour la vie active sur le terrain.

Dans son discours d’inauguration, Albert CLARAC s’adressant aux officiers-élèves les exhortait à accomplir « leur devoir sans montrer le prix de leur sacrifice » et soulignait le nécessaire engagement des médecins coloniaux, chacun, à l’époque, devait tenir son rang et représenter la France.…

Thème qu’il reprenait dans tous ses discours, le Directeur du Pharo, Albert CLARAC, donne le ton et rappelle le nécessaire engagement des médecins coloniaux. Tenir son rang, c’était un devoir, un projet de rayonnement universel de la France dans les Colonies, c’était aussi être au service de la Nation conçue comme une communauté de valeurs et de mémoires à préserver.

Pour ces médecins, mettre leurs actes en concordance avec un idéal, avec ce sentiment d’attachement à la France et à ses traditions humanistes, c’était quelque chose d’indicible qui leur tenait à cœur.

Octobre 1906 : c’est l’arrivée de la première promotion du Pharo, c’est aussi la visite du Président de la République Armand FALLIERES à l’exposition coloniale de Marseille.

Cette première et fantastique exposition voulait faire découvrir au public l’exotisme des colonies et leur immenses potentiels économiques et culturels en concrétisant la place de Marseille comme premier port colonial et Porte du Sud.

Albert CLARAC peint par son petit neveu le peintre DESIRE-LUCAS

En mars 1911, la nomination d’Albert CLARAC au grade de Médecin Inspecteur-Général représente le « couronnement de sa carrière ». Son ami Charles GRALL, lui-même Médecin Inspecteur-Général au Ministère, avait souvent appuyé son avancement.

Albert CLARAC dirigera donc l’École du Pharo de juillet 1906 à décembre 1911.

Indochine …1911-1914

 

En décembre 1911, il est nommé en Indochine. A la Direction du Service de Santé de l’Indochine, il a pour mission d’inspecter les structures médicales de la péninsule indochinoise (Tonkin, Annam, Laos…).

Il est également Inspecteur Général de services sanitaires et d’hygiène et proche collaborateur du gouverneur général, Monsieur SARRAUT. En fin de séjour, il organise le congrès de « l’Association Internationale de Médecine Tropicale » à Saïgon en novembre 1913.

 

Retour en Métropole… la guerre 1914-1918

 

A peine débarqué en juin 1914, la guerre éclate et on lui confie la Direction du Service de Santé de la XVIIIe région militaire, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de la guerre et qui verra la fin de sa carrière militaire en 1918.

Hautement apprécié pour ses qualités d’organisateur à ce poste, il reçoit la décoration de Commandeur de la Légion d’Honneur en juillet 1915.

 

La retraite …1918-1934

 

Attiré par la vie culturelle et intellectuelle de Paris, il va y habiter jusqu’à la fin de sa vie. Il reprend ses notes et rédige ses mémoires « pour mes enfants et petits enfants » écrit-il.

Il aime aller régulièrement au théâtre ou à l’Opéra, et participe encore à des séances de la Société de Pathologie Exotique.
Des deuils vont ponctuer ses dernières années :
Sa fille Gabrielle en 1915
Son fils Gustave en 1917
Son épouse en 1925
et Marie Thérèse, sa fille, en 1927
Paisible et consolé par ses souvenirs de bonheur, il meurt le 25 mai 1934, à 80 ans.
Ses mémoires …
C’est grâce à l’amiral KESSLER, chef du Service Historique, au Médecin Général-Inspecteur BRISOU, à Mesdames SALKIN et BATTESTI que le livre « Mémoires d’un Médecin de la Marine et des Colonies, Albert CLARAC » [Édition : Marine Nationale État Major. Service Historique. Boite Postale n° 2 – 00300 Armées] paraît en 1994.

Son souvenir …

A la lecture de son livre, nous sentons que son plus grand et glorieux chef d’œuvre fut d’avoir vécu à propos, en allant au fond des choses , vers la perfection si possible, avec le naturel et la sensibilité des esprits pacificateurs.

Il eut aussi la sagesse, comme Montaigne peut-être, d’accepter la vie, per grados debitos, à chaque temps : son désir, son devoir et ses satisfactions.

Comme Montaigne ou Victor Segalen, il a suivi la sagesse du vent dont l’inconstance et le mouvement sont la règle. Il a trouvé dans ce mouvement tout le plaisir et le bonheur de l’instant .

Lisons ensemble la dernière phrase de ses mémoires : « ce silence que gardent les humains une fois entrés dans la mort est intolérable ».

Lui-même n’a-t-il pas eu, sans en avoir conscience, la générosité de ne pas partir en silence, de ne pas nous laisser dans un vide intolérable en nous faisant partager ses sentiments, sa vie, ses mémoires ? …